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Récit de Pline Le Jeune

Des informations assez détaillées sur l'éruption nous sont parvenues grâce à deux lettres que Pline le Jeune, âgé de 17 ans lors de la catastrophe, a écrites à son ami, l'historien Tacite. Celui-ci avait demandé des détails sur la mort de son ami, Pline l'Ancien, survenue lors de l'éruption " afin d'en transmettre fidèlement le récit à la postérité ".
Ce témoignage écrit est le premier document historique concernant un volcan. Du fait que Pline le Jeune en a livré une description quasi scientifique, ce type d'éruption est désormais qualifiée de 'plinienne'.
Le jeune Pline n'assista donc pas directement à la catastrophe mais observa les phénomènes depuis le Cap Misène, à l'extrémité nord de la Baie de Naples, où il résidait avec son père adoptif.

EXTRAITS...

Pline décrit les phénomènes géologiques comme suit :
" La nuée s'élançait dans l'air, sans qu'on pût distinguer à une si grande distance de quelle montagne elle sortait. L'événement fit connaître ensuite que c'était du Mont Vésuve. Sa forme approchait de celle d'un arbre et particulièrement d'un pin : car s'élevant vers le ciel comme sur un tronc immense, sa tête s'étendait en rameaux […] Il paraissait tantôt blanc, tantôt sale ettacheté, selon qu'il était chargé de cendre ou de terre. " VI, 16

Pline évoque aussi ce qui se passe près du volcan :
" une cendre plus épaisse, plus chaude ", " des éclats de rochers, brûlés et calcinés par le feu " […] " et les éruptions du volcan obstruaient le rivage. " Les habitants essaient de s'échapper par la mer mais doivent attendre " un vent moins contraire " et une mer plus favorable " car abaissée tout à coup, elle n'avait plus de profondeur " VI, 16
" De plusieurs endroits du Mont Vésuve, on voyait briller de larges flammes et un vaste embrasement dont les ténèbres augmentaient l'éclat " […] " des maisons de campagne abandonnées au feu " […] ou " ébranlées par les effroyables tremblements de terre ". VI, 16
Le lendemain matin il " régnait toujours la nuit la plus sombre et la plus épaisse, sillonnée cependant par des lueurs et des feux de toute espèce ".[…]
" Les flammes et une odeur de soufre " font fuir les gens. Mais la mer est " toujours orageuse et contraire " et ne permet pas de prendre le large. VI, 16
À Misène, à une trentaine de kilomètres, les habitants commencent aussi à fuir en tout sens, car les maisons s'écroulent et " la mer semblait refoulée sur elle-même et comme chassée du rivage par l'ébranlement de la terre ".[…]
" De l'autre côté (de la baie), une nuée noire et horrible déchirée par des tourbillons de feu, laissait échapper de ses flancs entr'ouverts de longues traînées de flammes semblables à d'énormes éclairs ", […] " la nue s'abaisse sur la terre et couvre les flots " […] " la cendre commençait à tomber sur nous […] et j'aperçois derrière nous une épaisse fumée qui nous suit en se répandant sur la terre comme un torrent " […] " les ténèbres s'épaississent encore " […] " la pluie de cendres recommença plus forte et plus épaisse "[…] " des monceaux de cendres couvraient tous les objets, comme d'un manteau de neige ". VI, 20
... A ce moment, de la cendre, mais encore peu serrée ; je me retourne : une traînée noire et épaisse s'avançait sur nous par derrière, semblable à un torrent qui aurait coulé sur le sol à notre suite...
A peine étions-nous assis et voici la nuit, comme on l'a, non point en l'absence de la lune et par temps nuageux, mais bien dans une chambre fermée, toute lumière éteinte.
On entendait les gémissements des femmes, les vagissements des bébés, les cris des hommes ; les uns cherchaient de la voix leur père et leur mère, les autres leurs enfants, les autres leurs femmes, tâchaient de les reconnaître à la voix. Certains déploraient leur malheur à eux, d'autres celui des leurs. Ils y en avaient qui, par frayeur de la mort, appelaient la mort.
Beaucoup élevaient les mains vers les dieux ; d'autres, plus nombreux, prétendaient que déjà il n'existait plus de dieux, que cette nuit serait éternelle et la dernière du monde.
Enfin la traînée noire dont j'ai parlé s'éclaircit et s'évanouit à la manière d'une fumée ou d'un brouillard ; puis brilla le vrai jour, même le soleil, mais avec la teinte jaunâtre qu'il a lors des éclipses. Aux regards encore mal assurés, les objets s'offraient sous un nouvel aspect, couverts d'une cendre épaisse comme d'une couche de neige.

Pline le Jeune, Lettres, tome II, Livres IV-VI

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