GIOVANNI PISANO
Pisano (Giovanni) ou Jean de Pise, architecte et sculpteur né à Pise vers 1240, mort en 1320. Il fut l'élève de son père, Niccolo Pisano, qui après les constructeurs de San Miniato et du Baptistère de Florence et les artistes employés dans l'Italie méridionale par l'empereur Frédéric Il, revint à l'imitation de l'Antiquité. Comme son père, Giovanni fut célèbre comme architecte et comme sculpteur. En architecture, on lui a parfois attribué les premiers essais du style gothique en Italie, par une erreur étrange, car ce style avait été importé dès la fin du XIIe siècle par les moines cisterciens venus de France. 

De même, on ne peut admettre qu'il soit l'auteur des monuments napolitains que de Dominici et Vasari prétendent avoir été construits sous sa direction : Santa Maria Nuova, le palais épiscopal et le vaste château de Charles Ier.

Il fut, après son père, attaché comme architecte à l'oeuvre de la cathédrale de Sienne; son nom paraît sur les registres de la fabrique en 1284, 1290, 1295 et 1299, et, dès 1284, il est nommé citoyen de Sienne et exempté d'impôts en récompense des services qu'il avait déjà rendus. La partie de l'édifice dont il s'occupa fut la façade, où il est difficile de distinguer sa part et celle de ses élèves de celle de ses collaborateurs siennois.

En fait, il n'y a qu'un édifice qui soit certainement et entièrement l'oeuvre de Giovanni Pisano : c'est le Camposanto de Pise, ce vaste rectangle entourant la terre sainte apportée jadis par les galères pisanes; du côté de l'extérieur, mur nu préparé pour la fresque; du côté intérieur, galerie légère et toute à jour ouverte sur le champ de repos vert et fleuri il est remarquable que, tout en divisant ses arcades par de fins meneaux gothiques, Giovanni n'a pas employé pour les grands arcs le tracé en tiers-point, mais le plein cintre;

Le rôle de Giovanni comme sculpteur est bien autrement important que son rôle comme architecte. Tout jeune encore, il travailla avec son père à la chaire du Dôme de Sienne (1266-68), et, tout en collaborant encore avec Niccolo, ilprend déjà une place prépondérante dans l'exécation de la vaste fontaine de Pérouse, achevée en 1280. 

Après la mort de son père (vers 1280, il entreprit avec ses propres élèves la chaire de Sant Andrea à Pistoie, terminée en 1301, la chaire et la grande tribune des Chanteurs au Dôme de Pise (1302-11); ces deux oeuvres furent à peine endommagées par le fameux incendie de 1595; mais, de 1599 à 1601, la fabrique les morcela, et les fragments en sont aujourd'hui dispersés; les reliefs de la chaire sont encastrés dans le choeur de la cathédrale; les statues allégoriques, qui servaient de supports à la Canturia, et les huit bas-reliefs qui enfermaient le parapet, sont aujourd'hui réunis au Museo Civico : les projets donnés par Fontana et par Supino pour la restauration de ce monument de sculpture ne sont ni l'un ni l'autre entièrement satisfaisants. A San Domenico de Pérouse, Giovanni a exécuté le grand tombeau du pape Benoît Xl (mort en 1304), d'après le modèle du tombeau du cardinal de Braye, élevé à Orvieto par Arnolfo di Cambio. 

Il a sculpté un certain nombre de Madones avec l'Enfant, conservées dans la cathédrale de Prato (chapelle de la Cintola et sacristie), au Camposanto de Pise (sous la seconde fresque de Benozzo Gozzoli), à l'Arena de Padoue (cette dernière signée). Derrière la Vierge de l'Arena se trouve le tombeau d'Enrico Scrovegno, fondateur de l'église, également attribué à Giovanni. 

Enfin, des élèves du maître ont exécuté les figures décoratives du fronton de la cathédrale de Pise, des portes du Baptistère et le groupe qui surmonte l'entrée du Camposanto. Si l'on compare l'ensemble de ces oeuvres avec celles de Niccolo, on voit que Giovanni Pisano s'est écarté presque violemment de la tradition de son père. Sans doute, il lui a pris l'usage du trépan, la disposition de ses chaires hexagonales ou octogonales portées par des colonnes qui reposent sur des lions, la composition de ses reliefs chargés de figures, l'habileté à copier parfois, d'après nature, des animaux bien vivants; sans doute, il s'est appliqué, lui aussi à reproduire des figures antiques, comme, à la chaire du Dôme de Pise.

Giovanni Pisano ne dut qu'à son tempérament d'artiste ce qui fait la grandeur de son oeuvre, cette force dramatique, cette intensité d'expression, cette fièvre de mouvement, cette violence d'exécution qui éclatent surtout dans ses reliefs du Massacre des Innocents à Pise et à Pistoie.

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